De nouvelles voies dans la politique climatique ardente


À ce jour, la Suisse ne dispose pas de plans fermes et définitifs pour la réalisation de ses objectifs de politique climatique. Néanmoins, après le Non à la Loi sur le CO2, de nouvelles voies s’ouvrent cet automne, des voies que swisscleantech s’attache à défricher avec succès. Profitons des opportunités d’aujourd’hui en matière de politique climatique pour offrir un monde viable aux générations de demain.

Toutes et tous, nous savions pertinemment que le peuple suisse dirait Non à la Loi sur le CO2 le 13 juin dernier: nous avons laissé s’échapper ce vote crucial, et pourtant, nous devons continuer à lutter contre la crise climatique en employant de nouvelles forces et de nouvelles solutions. Les raisons de ce «NON» à la votation sont multiples. D’une part, la fonction des taxes d’incitation se heurte encore et toujours à une incompréhension, et d’autre part, la crainte d’une hausse des coûts liée aux mesures de politique climatique continue d’être aussi grande qu’elle n’est infondée. Toutefois, la fracture entre les partisans et les opposants est également le fruit de différentes visions du monde: le camp des partisans voit la protection du climat comme un mouvement international, grandissant, qui offre également, voire avant tout, des opportunités à l’Économie suisse. Le camp des opposants quant à lui considère que la Suisse est une pionnière isolée et insignifiante dans la lutte pour la protection du climat, et tire la sonnette d’alarme concernant les dégâts économiques potentiels.

À présent, il convient d’identifier dans ce contexte les possibilités restantes pour une politique climatique efficace ainsi que les nouvelles voies à emprunter. Néanmoins, nous devons également nous attacher à convaincre la majorité de la population quant à la nécessité et la chance que représente la protection du climat. Et c’est précisément là que notre campagne ceo4climate est supposée jouer un rôle majeur. Cependant, la politique climatique doit également évoluer. Les leçons tirées de ce Non du 13 juin dernier doivent être gardées à l’esprit. Une réédition complète de la loi rejetée est inutile. Une multitude de mesures potentielles subsistent toutefois, raison pour laquelle peu de temps après la votation, swisscleantech a dévoilé six initiatives visant au développement continu de la politique climatique suisse.

Depuis, nous avons travaillé jour et nuit sur la réalisation de ces initiatives, et ce avec succès: ainsi, au cours de la session d’automne, le Parlement suisse a adopté un programme d’incitation global visant à la promotion des énergies renouvelables. Notre engagement de longue date en faveur de sources d’énergie respectueuses du climat porte enfin ses fruits. Mais nous ne devons pas pour autant nous reposer sur nos lauriers: le besoin en énergie renouvelable ne va pas cesser de croître; si nous voulons honorer l’Accord de Paris sur le climat, l’approvisionnement en énergie en hiver va devenir un véritable défi avec la disparition des centrales nucléaires. C’est pourquoi swisscleantech poursuit sa réflexion et s’engage en faveur d’une solution économique et technologiquement neutre, axée sur la production d’énergie en hiver, consistant en un modèle de vente aux enchères pour le financement des installations d’énergie renouvelable.

Notre projet destiné au financement de la modernisation des bâtiments aussi fait de grands progrès et suscite de plus en plus d’intérêt. Désormais, plusieurs écoles supérieures, cantons, communes, associations et instituts de financement y participent avec pour objectif commun: mettre à la disposition des propriétaires fonciers des prêts à long terme, à taux réduits et garantis par l’État pour des modernisations énergétiques. Nous mettons tout en œuvre dans l’espoir de pouvoir dès l’an prochain voter les conditions générales politiques nécessaires à cette fin.

Par ailleurs, nous nous sommes fortement mobilisés en vue de garantir le maintien des prestations de conseils proposées aux sociétés et entreprises par l’Agence Cleantech Suisse (act) et l’Agence de l’Énergie pour l’Économie (AEnEC). Les bases juridiques nécessaires à cette fin sont d’ores et déjà quasi établies. Nous sommes confiants concernant le maintien de l’exonération de la taxe d’incitation pour les entreprises en 2022 dans le cadre du programme de réduction des émissions.

Actuellement, nous nous concentrons sur la potentielle pénurie d’énergie qui fait l’objet de nombreux débats. Bien entendu, avec les énergies renouvelables, l’approvisionnement en énergie se voit confronté à de nouveaux défis. Cependant, nous sommes convaincus que nous saurons y répondre avec les mesures appropriées. En effet, il est impossible d’envisager l’option consistant à continuer à miser sur les énergies fossiles, et un retour à l’énergie nucléaire ne serait pas très utile selon nous. Ce défi, nous aspirons à le relever avec huit mesures, du développement de l’approvisionnement en énergie renouvelable jusqu’au demand side management.

Dans la politique climatique aussi, la machine tourne aujourd’hui à plein régime. L’initiative pour les glaciers doit être soumise au vote dans les deux prochaines années. Celle-ci demande que les émissions nettes de CO2 soient réduites à zéro d’ici 2050 et l’abandon des énergies fossiles. Au mois de septembre, le Conseil fédéral a dévoilé une contre-proposition correspondante, et les délibérations parlementaires ont commencé. Bien entendu, nous restons mobilisés et continuons à prendre part aux discussions!