L’élimination du CO2 – désignée aussi souvent émission négative – consiste à retirer du CO2 de l’atmosphère et à stocker ensuite le carbone de manière durable. Le retrait de l’atmosphère peut se faire soit par des processus biologiques soit par des processus techniques. Le stockage peut intervenir sous forme de carbone solide (charbon végétal, bois), de minéraux (par ex. calcaire) ou de CO2. Dans ce dernier cas, le CO2 est stocké dans des formations géologiques adaptées (basaltes, aquifères, champs pétrolifères et gaziers épuisés). Pour atteindre zéro émission nette, il faudra probablement éliminer plusieurs milliards de tonnes de CO2 par an. Le potentiel pour cette élimination du CO2 est suffisant, mais celle-ci est coûteuse. Si l’on évalue le coût à long terme à au moins 200 CHF/t de CO2, cela représentera un marché mondial intéressant se chiffrant en milliards.
Aujourd’hui, nous ne sommes cependant qu’au début de cette évolution. Actuellement, ce sont moins de 50 000 tonnes de CO2 par an qui sont retirées de l’atmosphère. La montée en puissance en temps voulu de cette industrie représente un défi majeur, mais cela est faisable. Il importe en particulier que les auteurs des projets obtiennent des garanties en termes de quantités de CO2 enlevées pour être en mesure d’effectuer les investissements nécessaires. Les capitaux pourraient provenir de sources publiques comme de clients privés.
Dans le milieu des entreprises, on accorde également de plus en plus d’attention à l’élimination du CO2. Dans les plans zéro émission nette, l’élimination du CO2 est retenue surtout pour les émissions diffuses de gaz à effet de serre, difficilement évitables. Mais la réduction directe des émissions doit toutefois rester prioritaire.
Les entreprises peuvent dès maintenant apporter une contribution significative à la montée en puissance de l’élimination du CO2 si, dans le cadre de leurs efforts de protection du climat, elles achètent des certificats d’élimination du CO2. Pour que cela contribue à la protection du climat, il est important de ne prendre en considération que les fournisseurs mettant à disposition des certificats de bonne qualité.
Pour certaines entreprises, par exemple dans le secteur alimentaire, l’élimination du CO2 pourrait aussi devenir un nouveau modèle économique. Le captage et la séquestration du carbone peuvent être attestés par des certificats et rémunérés via les marchés.
Étant donné que la Suisse ne dispose que d’un nombre limité de sites de stockage mais qu’il en existe suffisamment dans le monde, l’intégration internationale est particulièrement importante pour la Suisse. Le CO2 collecté en Suisse devra pouvoir être transporté vers des sites de stockage – probablement par des gazoducs. Aider à la mise en place de ces infrastructures doit devenir une mission prioritaire des autorités suisses.
En ce qui concerne la législation sur la réduction du CO2, il subsiste encore de nombreuses incertitudes. La Confédération a créé un groupe de travail sur ce sujet. Pour swisscleantech, la mise en œuvre du principe de causalité de même que la transparence à chaque étape de la comptabilisation sont primordiales.