Le progrès technique permet d’interdire les combustibles et carburants fossiles
L’orientation du contre-projet direct du Conseil fédéral est bonne et doit être interprétée comme un engagement à réduire à zéro net les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Renoncer à interdire les combustibles et carburants fossiles n’est toutefois pas cohérent. Compte tenu de l’évolution technologique – domaine dans lequel la science et l’économie suisses occupent une place de premier plan – des solutions techniques accessibles et commercialisables seront disponibles d’ici 2050, qui assureront l’approvisionnement énergétique sans combustible ni carburant fossiles. Cette interdiction donnerait donc la nécessaire sécurité de la planification et garantirait que des technologies alternatives passeraient en temps utile du développement à l’application au quotidien.
Après la votation sur le CO2, l’obligation du Conseil fédéral est maintenue
Après la votation sur la loi sur le CO2, le Conseil fédéral a toujours l’obligation légale de donner suite à ses promesses en adoptant des mesures concrètes, efficaces et susceptibles de réunir une majorité. La ministre de l’Environnement a insisté à juste titre sur la capacité à réunir une majorité ; cela ne doit cependant pas se faire au détriment de l’efficacité. swisscleantech a réfléchi aux enjeux de la politique climatique suisse en formulant six initiatives montrant des voies possibles pour sortir du blocage après le rejet de la loi sur le CO2.
Lorsque des solutions sont trouvées, des exceptions ne sont pas nécessaires pour les régions périphériques
swisscleantech pense également que les régions périphériques sont plus dépendantes de la voiture. On ne comprend cependant pas pourquoi il faudrait en tirer une exception pour les véhicules à moteur à combustion fonctionnant avec des carburants fossiles. Si des modes de propulsion alternatifs sont mis en en place et sont accessibles aussi dans les régions périphériques et de montagne – si ceux-ci ont obligatoirement besoin d’agents énergétiques chimiques, il devrait être possible de les mettre à disposition sans source fossile. La situation particulière des régions périphériques devrait donc être prise en compte plutôt au moyen de compensations financières – et non par des exceptions permettant l’utilisation de combustibles et carburants fossiles.
Il en va de même pour l’armée et les services de protection ainsi que pour les processus techniques évoqués ce jour par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga lors de sa conférence de presse : si l’on assure la sécurité de la planification, des alternatives efficaces et peu coûteuses seront mises à disposition en temps voulu. Aujourd’hui, ces alternatives sont peut-être deux fois plus chères, mais la direction est bonne : les prix baissent, notamment grâce aux innovations économiques. Et si l’on met en place les conditions-cadre politiques appropriées, elles s’imposeront sans difficulté sur le marché.