Les grèves climatiques donnent du mouvement


Ces dernières semaines, la protection du climat fut l’objet de discussions animées dans les milieux politiques et dans la population. Depuis le début de l’année en Europe, des dizaines de milliers de jeunes inspirés par une élève suédoise âgée de 16 ans descendent dans la rue pour demander que les émissions de COsoient abaissées à zéro nette d’ici 2030.

Article
von Martina Novak
04.03.2019

En politique également, la volonté d’agir semble progresser. A l’automne 2018, le parlement européen a appelé à relever l’objectif climatique de l’UE d’ici 2030 de -40% à -55%. Plusieurs pays de l’UE ont déjà adopté des objectifs climatiques ambitieux, notamment la Suède avec un objectif de -63% d’ici 2030, la Grande-Bretagne -57%, l’Allemagne -55%, les Pays-Bas -49%.

L’Allemagne a aussi élaboré au début de cette année un plan visant à sortir de l’électricité produite à partir du charbon. Il ne doit plus y avoir de centrales au charbon en Allemagne d’ici 2038. Pour permettre cette sortie, il faut développer les énergies renouvelables et une aide financière doit être apportée aux régions dans lesquelles beaucoup de gens travaillent dans l’extraction du charbon ou les centrales au charbon.

Lors des négociations sur le climat en Pologne en décembre dernier, tous les pays se sont mis d’accord sur des règles communes pour mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat. Il y aura pour la première fois à partir de 2024 des règles contraignantes s’appliquant au reporting des Etats sur leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs mesures de protection du climat. Jusqu’à présent, ces normes ne s’appliquaient qu’aux pays industrialisés. Aucune règle n’a toutefois pu être adoptée pour les échanges de certificats étrangers afin de garantir l’intégrité de ces échanges dans le cadre de l’Accord de Paris. Pour la Suisse, cette absence de règle revêt une importance particulière car la proposition du Conseil fédéral portant sur la révision de la loi sur le COprévoit que d’ici 2030 deux tiers des réductions nécessaires devront être couverts par des certificats étrangers.

Et où en est la Suisse? Après que le Conseil national, en décembre dernier, a rejeté un objectif national de même que des règles relatives à la garantie de la qualité des certificats étrangers puis rejeté en totalité le projet de loi lors du vote final, le Conseil des Etats a maintenant pour mission d’ébaucher une loi sur le COefficace et en même temps susceptible de trouver une majorité. Et la Commission de l’environnement du Conseil des Etats (CEATE-E) s’est déjà prononcée: à l’article premier (But) de la loi sur le CO2, elle entend inscrire explicitement dans le droit national les objectifs de l’Accord de Paris – allant ainsi plus loin que la proposition du Conseil fédéral. La CEATE-E soutient également la proposition du Conseil fédéral d’un objectif national de -30%.