Les adhérents ont également adopté une prise de position sur la question des intérêts de protection et d’utilisation, dans laquelle l’association demande la protection de la biodiversité, mais en même temps davantage de compromis sur la protection du paysage pour pouvoir accélérer la construction de nouvelles installations d’énergie renouvelable. Le Dialogue 2022 de swisscleantech s’est tenu à la suite de l’Assemblée générale dans les locaux de Google Suisse. Il a réuni plus de 250 participants·es et 22 intervenants·es de l’économie, de la science et de la politique, qui ont discuté de la mise en œuvre des objectifs zéro nette et réfléchi à de nouvelles approches en la matière.
Changements au Comité directeur
La politique climatique et énergétique est plus que jamais d’actualité. C’est ce qui est notamment ressorti de l’Assemblée générale de swisscleantech qui s’est tenue hier. Une nouvelle co-présidence a été élue avec Marcel Winter (nouveau), CEO d’AFRY Suisse, et Fabian Etter (sortant) qui travaille comme consultant et membre de conseil d’administration dans le secteur de la durabilité. « Pour accélérer la mise en œuvre des objectifs zéro nette, il faut une politique climatique ambitieuse, mais aussi un engagement de la part des entreprises. C’est ce que je vais défendre dans mes nouvelles fonctions de co-président en apportant mon expérience de dirigeant de l’une des premières entreprises d’ingénierie de Suisse. » Carsten Bopp qui a beaucoup œuvré ces dernières années pour swisscleantech en tant que co-président a été remercié par l’Assemblée générale par de vifs applaudissements. Le Comité directeur a encore pu être renforcé avec l’arrivée de Gerd Scheller, Country CEO de Siemens Suisse, Gabriela Suter, conseillère nationale PS (membre de la CEATE) et vice-présidente de Swissolar, et Christian Petit, CEO de Romande Energie.
Le co-président Fabian Etter a expliqué que l’association avait obtenu de nombreux succès en matière de politique énergétique et climatique. « Nous avons par exemple été très actifs pour obtenir le oui du Conseil national au contre-projet à l’initiative pour les glacier. Maintenant, le projet de loi ne doit pas être édulcoré. » Il a également indiqué que swisscleantech avait pu continuer à élargir sa base d’adhérents l’année dernière. À l’heure actuelle, de grandes entreprises issues de toutes les branches ainsi que des associations économiques majeures sont engagées auprès de swisscleantech.
Plus vite vers zéro nette grâce à de nouveaux membres de soutien
Pour accélérer sur le chemin vers zéro nette et renforcer encore l’influence et l’action de swisscleantech, l’association a conclu des adhésions de soutien avec certains adhérents. « Ces membres de soutien soutiennent le travail de swisscleantech avec des moyens supplémentaires et travaillent étroitement avec l’association sur certains thèmes précis. L’objectif est d’accélérer ensemble la mise en œuvre de l’Agenda 2030 de swisscleantech », explique Fabian Etter.
Concrètement, des partenariats en ce sens ont pu être conclus avec les entreprises Google Suisse, Griesser, IKEA Suisse, Siemens Suisse, PwC Suisse, la Zürcher Kantonalbank et l’assureur Zurich Suisse. Toutes ces entreprises ont en commun le fait que la protection du climat constitue un élément central de leur stratégie d’entreprise et qu’elles font partie des pionniers de la durabilité dans leur branche.
Un projet commun est par exemple le développement du réseau CEO4Climate qui vise à intensifier les échanges entre dirigeants économiques sur les enjeux liés à la mise en œuvre d’objectifs climatiques ambitieux et à porter leurs préoccupations sur la scène politique. swisscleantech travaille également sur d’autres questions avec les membres de soutien, notamment l’accélération de l’électrification du transport de marchandises, la mise en œuvre de nouvelles approches de financement pour la modernisation des bâtiments ou le renforcement de la sensibilisation sur le potentiel d’efficacité des technologies du bâtiment. Un autre aspect de ce travail consiste à fournir aux collaborateurs·trices des données scientifiques et des informations politiques sur les questions liées à la protection du climat.
La biodiversité prioritaire par rapport à la protection du paysage
La politique énergétique fut aussi un thème central de l’Assemblée générale. « Les vives discussions actuelles sur l’approvisionnement en électricité montrent clairement que le développement des énergies renouvelables n’avance pas encore assez vite en Suisse », souligne Christian Zeyer, directeur de swisscleantech. L’une des principales raisons est que de nombreux projets sont bloqués par des oppositions. Il faut non seulement accélérer les procédures mais aussi procéder à une nouvelle pesée des intérêts. Zeyer est convaincu que « nous allons à l’avenir devoir accepter des changements dans le paysage ». À l’avenir, la biodiversité et la protection du paysage ne devront plus être mises au même niveau. L’Assemblée générale a adopté une prise de position en ce sens.
« Booster » la transition énergétique : une urgence
La sécurité de l’approvisionnement en électricité – en particulier face aux bouleversements sur le marché de l’électricité, liés à la guerre en Ukraine – a notamment été au cœur des discussions de l’événement annuel « Dialogue 2022 » de swisscleantech, lequel a permis des échanges entre plus de 250 adhérents et partenaires. « Il n’y a pas d’opposition entre zéro nette et la sécurité de l’approvisionnement en électricité mais au contraire réciprocité. Nous devons prendre maintenant les bonnes mesures qui associent les deux », a résumé Gerd Scheller. Il faut investir dans la transition énergétique, dans les énergies renouvelables et dans le renforcement de l’efficacité énergétique. Cela pourrait donner un nouvel élan à la transition énergétique et accroître la résilience de l’approvisionnement. « Les responsables politiques et économiques doivent travailler main dans la main, c’est la seule façon d’avancer suffisamment rapidement. »
Des réflexions ont été menées par petits groupes sur des actions concrètes pour accélérer la transition – émissions négatives, électrification, économie circulaire, coopération dans les chaînes d’approvisionnement et réseau CEO4Climate. Il en ressort que de nombreuses technologies et modèles économiques existent déjà – il s’agit maintenant de les mettre en œuvre !