Un OUI au 2e tunnel serait une mauvaise décision


L'association économique swisscleantech recommande de rejeter le projet de loi sur l'assainissement du tunnel routier du Gothard le 28 février 2016.

Les évolutions technologiques et les besoins financiers pour résoudre des problèmes de trafic bien plus urgents indiquent qu’il faut miser sur l’intelligence plutôt que sur le béton. Une décision qui en ce moment serait inopportune et, selon l’OFROU, même pas nécessaire.

Faut-il construire un 2e tunnel à travers le Gothard ? Aucune réponse sérieuse à cette question ne peut être donnée en ce moment. Beaucoup trop de questions sont encore sans réponse. «Le trafic aura considérablement évolué d’ici à 2035», explique Nick Beglinger, président de swisscleantech. Jusqu’à la mise en exploitation du nouveau tunnel en 2030, des dispositifs de prise en charge de la conduite et d’assistance au conducteur seront très répandus. Des systèmes de sécurité au véhicule pour empêcher les collisions par l’arrière ou maintenir la trajectoire feront partie de l’équipement standard. «L’argument sécurité en faveur d’un 2e tunnel perd de son importance si on prend en considération ces évolutions à l’avenir », souligne Beglinger.

En revanche, ce qui est connu aujourd’hui déjà, ce sont les embouteillages qui génèrent des coûts élevés pour la société. Ils ne se forment pas au Gothard mais dans les agglomérations chroniquement surchargées. C’est là que le besoin énorme d’investissements se fera sentir ces prochaines années. Pour cette raison, il n’est pas sensé d’investir le peu de recettes d’impôts dans un 2e tunnel au Gothard lequel n’apporte aucune augmentation des capacités et mène à des coûts d’entretien très élevés à long terme.

Un OUI au 2e tunnel au Gothard serait une décision trop hâtive prise alors que le temps ne fait pas défaut. L’OFROU a à nouveau confirmé que le tunnel existant actuellement pouvait être exploité jusqu’en 2035 et non pas jusqu’en 2025 seulement comme admis initialement. Une décision trop hâtive n’est donc pas nécessaire. Il reste 10 ans pour clarifier toutes les questions encore ouvertes.

Pour assurer à l’avenir une mobilité pauvre en CO2, d’autres aspects sont décisifs. swisscleantech est d’avis que le transfert du trafic de la route au rail, la diffusion de la mobilité électrique et les débuts des voitures autonomes ou du covoiturage ont la priorité. Avec la construction de la NLFA, la Suisse mise sur le trafic de marchandises ferroviaire, un domaine qui dispose d’un riche potentiel d’innovation. Dans ce contexte, le concept de la chaussée roulante longue et ses terminaux à Bâle et à Chiasso doit être retravaillé encore une fois.